Les supporters français font le déplacement dans les stades pour soutenir les Bleues. Photo : L.D. |
Le quart de finale Angleterre-France s’est joué devant des tribunes euphoriques. Marion Estieu joue au football en Alsace, elle faisait partie des supporters français ayant fait le déplacement à Leverkusen. Une décision prise dès la fin de la rencontre contre le Canada. Elle nous livre ses impressions à l’issue du match.
Le match Angleterre-France s’est joué à guichets fermés. D’où venaient les supporters ?
Le match Angleterre-France s’est joué à guichets fermés. D’où venaient les supporters ?
Les Français étaient plus nombreux que les Anglais. Les Allemands étaient aussi très présents, neutres au départ. Mais les encouragements ont évolué avec le match. Les Anglaises proposant peu de jeu et peu de spectacle, les Allemands ont pour la majorité encouragé la France. Les jeunes enfants entrés avec les joueuses sur le terrain encourageaient aussi notre équipe. Ceci s'est également vu lors de l'égalisation française : le stade a "explosé". Lors des prolongations, le public a hué les Anglaises qui ne proposaient aucun jeu, même des Anglais ont sifflé.
Beaucoup de Français ont donc pu se rendre à Leverkusen, avez-vous remarqué la provenance des supporters ?
Pour ceux qui étaient proches de nous : il y avait des Alsaciens et des Lorrains. Nous avons vu des Parisiens également. Deux amies du Tarn (dont je suis originaire) et que j’ai croisées par hasard, ont fait le déplacement. De plus, l'équipe universitaire de Toulouse, championne d'Europe de football, a eu des places par la fédération.
Quels moments forts avez-vous pu vivre depuis les tribunes ?
Le but des Anglaises a bien sûr été un mauvais moment : les Françaises dominaient, mais le ballon ne voulait pas rentrer. Il y a eu 5 voire 10 minutes durant lesquelles les champs français ont été moins présents. Puis pendant le dernier quart d'heure, le public poussait une équipe de France qui donnait tout. Au moment du but des Bleues, explosion de joie dans le camp français.A la fin du match, ce dernier penalty manqué : joie immense... bien plus que de la joie : le bonheur.
Honnêtement, y avez-vous cru jusqu’à cette surprenante 88ème minute ?
Espérer oui, y croire : certains n'y croyaient plus (une de mes amies a même manqué le but pour aller fumer car elle n'y croyait plus). Personnellement, je voulais y croire.
L’atmosphère a-t-elle changé pendant les prolongations ?
Les Anglaises n'ont pas joué. Les prolongations se sont résumées à une attaque défense (une seule action pour les Anglaises). La moitié du temps, elles étaient toutes dans leur camps. Je retiens surtout cela, nous sommes très déçus du jeu proposé par les Anglaises. La tension (due au suspens) n'a cessé de croître. On espérait ce but qui n'est jamais arrivé. Le public poussait les Françaises : voir cela pour des filles, c'est génial.
A la fin du match, joie immense dans le camp français et les Allemands dans les tribunes nous ont applaudi.
A la fin du match, joie immense dans le camp français et les Allemands dans les tribunes nous ont applaudi.
En tant que joueuse, que ressentez-vous ?
De l'admiration pour ces joueuses. Les joueuses de foot, il y a quelques années ne pouvaient pas vivre du football (et encore aujourd'hui elles sont trop peu à en vivre), alors beaucoup de joueuses doivent faire le choix des études/travail ou bien de leur vie de famille (devenir mère par exemple) à défaut du foot. Soit certaines arrêtent soit elles décident de jouer à un "petit niveau" (district ou régional). Les filles, pour arriver à ce niveau, doivent faire des sacrifices immenses.
Propos recueillis par Lucie Dupin
Propos recueillis par Lucie Dupin
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